Souvenirs des conférences :
Eliane Aubert-Colombani
Article
"Journal
d'un collabo" lu par sa créatrice à la médiathèque
Devant une
vingtaine d'auditeurs et dans un décor signé de l'artiste lainière Pascal
Masson que l'anti-héros créé par Eliane Aubert-Colombani, aurait sûrement
estimé dégénéré ou décadent, celle-ci s'est prêtée à l'exercice de la lecture
d'une vingtaine de pages de son ouvrage le plus retentissant parmi les amateurs
de romans, "Journal d'un collabo". Ces extraits significatifs ont été
sélectionnés par George Buisson pour être adaptés à la théâtralisation comme
cela s'est produit au Magny, près de La Châtre, dans l'Indre, ainsi qu'à
Sagonne et à Bourges dans le Cher.
Cette
fois-ci, dans la commune de La Berthenoux et plus précisément à l'étage de sa
médiathèque dont la direction est actuellement confiée à Gwenaëlle Garcia,
c'est en limite des deux départements du Berry qu'ont ainsi continué les
"en-cas conférences". Il s'agit d'un cycle de trois rencontres
prolongées par une collation qui ont commencé le mois dernier par une évocation
de la Commune de Paris par Jean Annequin et qui se poursuivront le mercredi 21
novembre, à 18 h, avec "les femmes oubliées de l'histoire" par
Florence Forsythe.
Prenant le
ton qu'il convient et imitant l'accent corse d'Antoine Sartori, en fait l'un
des multiples tristes sires du temps de l'Occupation, et de sa cousine Angèle
qui ne lui mâche pas ses mots pour le convaincre inutilement de prendre la voie
de l'honneur, Eliane Aubert-Colombani a simplement rappelé que "la France
profanée" (dixit François Mauriac) n'a pas eu, loin de là, uniquement des
défenseurs irréductibles en ce temps-là. Le livre, édité en 1984 (édition
Denoël) puis à "L'Harmattan", couvre en deux épisodes la période
1943-1946. Ce qui prouverait au passage que l'épuration tant décriée a posteriori
a laissé de nombreux traîtres, délateurs et attentistes malveillants,
s'échapper des mailles des maquisards, de la police et de la justice.
Après avoir
évoqué des souvenirs personnels remontant à cette période de la guerre qu'elle
a vécue à Paris et en Touraine, Eliane Aubert-Colombani a donné un aperçu de la
difficulté de trouver un éditeur. Cela au travers d'un récit autobiographique
intitulé "Et si on parlait d'édition ?", paru l'an dernier.
Difficultés à faire publier des manuscrits qu'elle juge de plus en plus
grandes, que ce soit dans notre province, dans notre pays ou ailleurs,
particulièrement aux Etats-Unis.
Denis Bonnet
Légende
photo / L'autrice (debout à droite) a été écoutée avec attention bien que le
sujet abordé suscite automatiquement quelque répulsion
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